Interview de Laurence Martin à la RTS dans la Matinale :
Laurence Martin, co-présidente de l'association "Les Grands parents pour le climat ",
engagée pour le climat depuis quʹelle est à la retraite, par " culpabilité " dʹune génération de baby-boomers qui nʹa pas pris soin de la planète, quel regard porte-t-elle sur cette jeunesse suisse qui se mobilise ? Vont-ils réussir là où les aînés ont échoué ?
Ecouter l'interview <ICI>
2 février - Les marches engagées des
jeunes … et des moins jeunes
Les mobilisations qui essaiment ces jours en Suisse et ailleurs
en Europe « frappent les observateurs par leur ampleur, leur jeunesse et
leur ton radical » - ainsi, la jeune Suédoise GretaThunberg (voir par ex.
« Les lanceurs d’alerte du climat », de Céline Zünd, dans
Le Temps du 2 février). Une nouvelle
preuve : samedi 2 février ont eu lieu des KlimaDemo/Manif pour le climat/,
Manif per il clima dans plus de douze villes de Suisse. En tout quelque 40'000
participants (vraiment pas mal !). Succès renouvelé après les 22'000 de la
grève des étudiants du vendredi 18 janvier dernier.
A Lausanne, ce sont plus de 10'000 personnes qui ont défilé,
dans le calme et la bonne humeur. Avec des centaines de pancartes, bannières etc.
De la phrase griffonnée à la hâte sur un petit carton à de grands panneaux multicolores
de facture plus affinée. Des appels à la préservation de la nature, à la
contestation et surtout à l’action – dans le sens d’un changement de modèle. De
nombreuses expressions déplorant que les politiques dorment (soit la stricte
réalité en ce qui concerne la droite parlementaire fédérale).
Parmi ces phrases lancées au public : « La nature est
notre maison », « les dinosaures aussi pensaient qu’on avait le
temps », « il n’y a pas de planète B », « la planète, tu la
préfères bleue ou cuite ? ». Plus poétique : « faites
fondre vos cœurs, pas la banquise », « l’argent ne nous sauvera pas,
l’amour oui. » Dans le même sens, plus politique : « Sauver la banquise
plutôt que les banques », « le béton ne nourrit pas ». Et le
programme d’action le plus clair et le plus synthétique « Changer le
système, pas le climat ». Dans la foule, des politiques d’importance,
actuels et anciens, notre (heureusement toujours présent) Prix Nobel Jacques
Dubochet. Aussi le chanteur Henri Dès avec fille et petite-fille. Et des
Grands-parents pour le climat avec, parmi les porteurs/ses de deux belles
banderoles, une membre du gouvernement cantonal.
Il y avait donc des notables, mais il faut admettre et souligner
qu’on est là face à un vrai mouvement de base. La diversité des âges, des
tenues et looks en témoigne et c’est la masse de la jeunesse qui impressionne,
sa motivation. Un défi (que les GPclimat ont commencé à relever lors du
dialogue intergénérationnel du 29 novembre 2018 à l’Université de Lausanne) est
de leur apporter le soutien pratique, peut-être le coaching et les compétences
« techniques », qui permettront à la jeune génération d’imposer sa voix
et sa place comme un acteur majeur sur la scène sociétale et politique.
Dans une autre manifestation, à Montreux le même 2 février
qui était aussi la Journée mondiale des zones humides, où on a bien entendu
parlé climat, trois exigences fortes ont été formulées : urgence,
mobilisation, action.
Qui résument plutôt
bien l’importance de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
Jean Martin